Le site du Boisset Stéphane POUYLLAU

Localisation et environnement de la maison forte

Le site du Boisset se trouve sur la commune de Berson, département de la Gironde. A une distance de 6 km de Blaye. La maison forte est aujourd'hui accessible par le route nationale n°137 qui relie, sur ce tronçon St André de Cubzac à Blaye.

A l'échelle de la commune, le Boisset est au nord-ouest de Berson dans le petit vallon qui porte d'ailleurs le même nom (coordonnées Lambert : Ax : 370,075 et Ay : 3318,175). Au niveau du micro-parcellaire, la maison forte est au point le plus bas de la déclinaison. L'altitude et de 34 m. au centre du site. Par comparaison le mamelon nommé le "Puy", qui domine le Boisset, est à 69 m. Cette position, en fond de cuvette, suscite déjà de nombreuses questions quant à l'installation même de la maison forte qui n’est d’ailleurs pas unique dans la zone géographique : la maison forte du Prat, distante de quelques kilomètres, est en fond de cuvette également. Le réseau hydrographique, à l'échelle de la plaine, pose une question. La présence d'une source (parcelle n°849 et 855 du cadastre de 1832) à proximité du site a-t-elle eu une importance dans la mise en place de l'habitat ? La source se trouve à une altitude supérieure par rapport au Boisset, 45 m. pour être exact, l'alimentation en eau de l'habitat et des fossés est ainsi assurée par la dénivellation naturelle du terrain. L'implantation d'un site à cet endroit là, assez peu stratégique sur le plan militaire, est peut-être liée à sa position favorable par rapport à la source.

La découverte de matériel archéologique antique, médiéval et moderne, sous forme d'îlot, dans une parcelle de vigne distante de 100m. par rapport à la maison forte est à signaler. Est-ce une zone d'épandage ou la trace d'une occupation ? Une prospection permettrait probablement de valider l'une ou l'autre de ces hypothèses.

Description du site, présentation des volumes

La maison forte du Boisset est une site fossoyé. Les fossés sont encore en place sur 70% de l'anneau. Seule la partie située à l'est du site en est dépourvue, suite à l'aménagement, probablement à la fin du XVIIIe siècle, de jardins dans la zone 21. Le fossé a une largeur de 4 m. en moyenne et est alimenté par la source précédemment citée. La déclinaison naturelle entre la source et le site permet l'alimentation en eau de l'anneau fossoyé.

L'ensemble du site est composé de deux logis formant un "L". Deux tours, l'une carrée et l'autre hexagonale, sont jointives au logis principal. Les deux étages qui composent cette partie du bâti rassemblent vingt pièces habitables. La complexité de son organisation, suite aux nombreuses transformations, permet d'entrevoir la présence au premier étage d'une grande salle "noble" tardive (elle est décrite au XVIIIe siècle). Cependant il semble difficile de dater les différentes pièces composant ce palier. Il en va de même pour la pièce nommée la "chapelle". Composé de deux parties, l'une en dessous et l'autre au niveau du sol actuel, l'ensemble de cette zone, interne au logis principal, reste particulièrement flou en ce qui touche son interprétation. La structure "souterraine", découverte par le propriétaire des lieux, semble être voûté. Un sondage archéologique permettrait de définir cette forme. Cependant, ce secteur est particulièrement sensible de par sa position centrale, à la croisée des deux corps-de-logis. La tour hexagonale abrite, jusqu'au XVIIIe siècle, l'escalier qui mène à l'étage. Son décor extérieur est à analyser. La tour carrée semble avoir été un pigeonnier. Les textes du XVIIIe siècle confirment cette utilisation.